Le texte suivant est une transcription réalisée à partir d'une vidéo disponible ici.
• Orateur principal : Messieurs.
Je ne suis pas de ceux qui croient que l'on peut supprimer la souffrance. La souffrance est une loi divine. Mais, je suis de ceux qui pensent et qui affirment que l'on peut détruire la misère. Je ne dis pas diminuer, je ne dis pas amoindrir, je dis détruire.
La misère est une maladie du corps social comme la lèpre, une maladie du corps humain. La misère peut donc disparaître comme la lèpre a disparu. Oui, oui, détruire la misère est possible. Et nous devons y songer sans cesse, gouvernants comme législateurs. Car en pareille matière, tant que le possible n'a pas été fait, le devoir n'est pas rempli.
Non, vous n'avez rien fait. Tant qu'il y a, au dessous de nous une partie du peuple qui désespère. Vous n'avez rien fait tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et qui travaillent peuvent être sans pain. Vous n'avez rien fait tant que ceux qui sont vieux et qui ont travaillé peuvent être sans asile. Vous n'avez rien fait. Tant qu'on meurt de faim dans nos villes, vous n'avez rien fait, rien fait.
Messieurs...
• Intervenant extérieur : Cessez vos trémolos, vous n'êtes pas au théâtre.
• Orateur principal : Aussi, messieurs, je ne peux vous laisser affirmer que dans les temps de troubles comme ceux que nous vivons, la force est tout, et que toute mesure sociale serait du socialisme déguisé.
• Intervenant extérieur : On n'a jamais dit cela. C'est de la calomnie.
• Intervenant extérieur : Silence. S'il vous plaît. Silence.
• Orateur principal : Une société de progrès, messieurs, ne peut reposer sur la souffrance publique, sur un système d'aumône qui dégrade celui qui la reçoit. Il faut remplacer l'aumône par l'assistance qui fortifie celui qui en bénéficie.
• Intervenant extérieur : Comment peut il dire de telles choses? L'aumône est une vertu enseignée par l'Eglise. silence, s'il vous plait. Silence.
• Intervenant extérieur : Qui est ce ?
• Intervenant extérieur : Messieurs Louis Veuillot, Le rédacteur du journal de Montalembert.
• Orateur principal : Et n'oublions pas, Messieurs, que ces avancées sociales font partie du programme sur lequel a été élu le Président de la République.
Demandez-moi, c'est sans engagement.